9 janvier 2017, 100 femmes, notamment l’actrice Catherine Deneuve, ont publié une tribune dans laquelle elles s’émeuvent d’un retour du «puritanisme» et de l’avènement d’«un féminisme qui prend le visage d’une haine des hommes et de la sexualité».

Catherine Deneuve signe une carte blanche

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La colère de féministes a grondé sur les réseaux sociaux et dans la presse. Laure Adler, qui n’a pas souhaité s’associer à la tribune, a exposé les raisons de son refus. « Quand les rédactrices écrivent : « en tant que femmes, nous ne nous reconnaissons pas dans ce féminisme qui, au-delà de la dénonciation des abus de pouvoir, prend le visage d’une haine des hommes et de la sexualité »… Comment peut-on dire ça ? Je suis désolée, mais nous sommes très nombreuses, quelles que soient nos générations, à être féministes tout en considérant les hommes et en les aimant ! Le féminisme ne s’est pas construit dans la haine de l’homme, mais dans la défense de la femme. C’est être antiféministe que de dire de telles bêtises », déclare Laure Adler dans cette interview de Télérama.

Telerama a aussi donné la parole à une signataire de la tribune, Catherine Millet, qui déclare « Je respecte le sentiment des femmes qui s’estiment victimes de harcèlement, mais en tirer une loi pour l’imposer à l’ensemble de la société me semble totalitaire. Je ne considère pas le frottement comme un délit, ni un baiser volé comme une agression sexuelle. […] On voudrait réguler le moindre geste de désir, de séduction : une main posée sur un genou dans le train, un corps qui se colle au vôtre dans le métro… On se dirige vers une société apocalyptique. »

Selon Laure Adler, « c’est la controverse qui permettra d’avancer – et pas un chœur univoque. »